Dans la constellation de la Lyre, se trouve une très belle nébuleuse planétaire dite annulaire : la nébuleuse de la Lyre, aussi appelée M57 (Messier 57) ou NGC 6720. Elle est ici photographiée avec mon Fuji GFX 100 II et un Téléobjectif GF 500 mm f5,6 de focale et son multiplicateur X1,4 soit 700 mm de focale. Il s'agit d'un reste d'étoile qui a explosée en supernovæ il y a 7000 ans. On remarque d'ailleurs très bien le reste de l'étoile encore visible au centre de la nébuleuse. Il s'agit d'une nébuleuse planétaire grande comme 1/15 de la pleine lune donc "assez" petite, pour une nébuleuse planétaire s'entend ! Elle reste pourtant invisible à l'œil nu car son éclat (sa magnitude) est de seulement 9,4. Je rappelle qu'en montagne, on peut distinguer des étoiles de magnitude 6,5 au maximum. Elle se situe à 2285 années lumière de nous et se situe évidemment dans notre galaxie, la célèbre voie Lactée.
Un peu de technique...
Comme l'immense majorité des objets du ciel, la nébuleuse planétaire M57 est petite et faible d'éclat. Il va donc falloir poser très longtemps. Ici, par exemple, j'ai posé 2 minutes avec mon FUJI GFX 100 II à 800 ISO alors que même en photo de ville de nuit, quelques secondes suffisent. Et pendant ce temps la terre tourne donc on ne peut la prendre en photo sans compenser la rotation de la terre sans quoi les étoiles n'auraient plus un bel aspect rond mais laisseraient des traînées... qui, quand c'est voulu, peuvent faire de jolies photos. Voilà pourquoi j'installe mon appareil photo FUJI GFX 50S et son téléobjectif de 700 mm Fuji (GF 500mm F5,6 + 1,4X) sur cette monture un peu spéciale... dont je vais reparler plus tard.
L'astronomie à l'ère numérique offre un très grand privilège : il n'est plus besoin de poser neuf minutes d'affilée pour arriver à enregistrer la trace des étoiles et autres nébuleuses; vous pouvez dorénavant découper ce temps de pose global en une multitude de poses beaucoup plus courtes. Ensuite, dans un logiciel astronomique ou Photoshop, il faut les "assembler" en les alignant et les superposer parfaitement ensemble. Cette série de poses plus courtes donc très sombres individuellement, une fois empilées, revient exactement au même en terme de temps d'exposition. Ainsi, au lieu de poser x minutes en continu - ce qui apporte son lot de complications et de risques de ratés, notamment à cause de ces foutus satellites Starlink qui laissent parfois des traits qui traversent la photo - j'ai posé 9 fois 2 minute et, j'ai pu conserver la meilleure. Le travail de l'informatique a fait le reste !
Donc, pour éviter que les étoiles ne laissent une magnifique traînée dans le ciel due à la rotation de la terre cette-fois, j'ai monté mon appareil photo Fuji GFX 100 II sur une grosse rotule un peu spéciale que l'on appelle une monture équatoriale (modèle AZ-EQ6 de SkyWatcher) et qui, grâce à un moteur qui tourne exactement à la vitesse de rotation de la terre, suit très précisément les étoiles afin de les garder les plus ponctuelles possible sur le capteur comme le montre l'agrandissement ci-dessous ou ci-dessus.
M57, Nébuleuse annulaire de la Lyre
Détail à 100%
Cela dit, les astrophotographes savent que cela ne suffit pas et c'est pourquoi j'ai aligné à côté de mon appareil photo une petite lunette TS (60 mm de diamètre et 240 mm de focale) sur laquelle j'ai fixé un petit capteur CCD - une caméra numérique - reliée à un mini-ordinateur (Lacerta MGen III ci-contre) qui va mesurer très précisément les moindres variations de mouvements d'une étoile guide (une étoile témoin ou de référence) pour envoyer des micro-corrections vers la monture afin de rendre son suivi "presque" parfait. C'est redoutable ! Et cela offre un autre avantage pratique : ce petit ordinateur peut même commander mon appareil photo et réaliser automatiquement non seulement le suivi parfait des étoiles mais aussi le déclenchement de mon boîtier autant de fois que j'ai programmé, ici 9 x 2 minutes. Je peux donc observer le ciel avec mon autre télescope dédié à l'observation visuelle pendant ce temps.
Pour finir, on pourrait me demander pourquoi j'utilise mon téléobjectif de 700 mm plutôt qu'une lunette astronomique ? Eh bien il y a deux raisons à cela. Premièrement, j'aime l'idée de photographier le ciel depuis mon jardin avec le même matériel photo que lorsque je photographie les églises et cathédrales par exemple. Deuxièmement, comme les lunettes astronomiques n'ont pas de diaphragme, les étoiles restent parfaitement rondes et n'ont pas, pour les plus brillantes d'entre elles, ces belles aigrettes que j'apprécie beaucoup. Je confesse tout de même que je n'aime pas quand il y en a trop (onze ici car le diaphragme est constitué de onze lamelles) et je préférais mon ancien objectif Pentax à huit lamelles. Je trouve cela esthétique.
Arnaud Frich, le 08 novembre 2024
Objectif FUJI GF500 mm F5,6 + x1,4
f/11,0
800 iso
2 minutes
RAW (DNG) développés dans Adobe Camera Raw et assemblés dans Photoshop CC.
Fuji GFX 100 II fixé sur une monture équatoriale SkyWatcher AZ-EQ6 motorisée et guidée automatiquement avec une caméra CCD Lacerta MGen III montée sur une petite lunette guide TS de 60mm et 240mm de focale.
Photo prise à partir de 21h44 TL, le 10 septembre 2024, à Cunlhat, dans le parc du Livradois-Forez en Auvergne, par un ciel bien transparent mais en présence de la lune.
La nébuleuse planétaire de la Lyre, M57 dans la constellation de la Lyre
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