Il est des reportages plus marquants que d'autres. Il est des expériences plus marquantes que d'autres. Celle-ci est hors norme. La prise de vue de la grotte Chauvet a été pour moi un privilège immense. Pas uniquement parce que l'on m'a choisi pour le faire. En effet, même si j'en ai été évidemment très honoré, cette prise de vue s'inscrit également dans mon parcours - avant de devenir photographe et en tant que "simple" terrien - curieux de beaucoup de choses et notamment de paléontologie. Je m'explique !
Ceux qui me connaissent le mieux savent que j'ai fait des études pour être instituteur car, loin des clichés, la photographie, dans ma famille, n'était bien évidemment pas un "vrai" métier. Vous savez, le fameux : "Et à part ça, que faites-vous dans la vie ?". Je n'y ai pas échappé ! Or pour être instituteur il fallait BAC + 3. J'ai donc passé un DEUG puis une licence. Et ayant un vrai goût pour les sciences mais étant assez proche de nul en mathématique, j'ai choisi un DEUG de biologie. Or j'ai été profondément marqué par mon professeur de paléontologie lorsqu'il nous a parlé de ce qu'il est commun d'appeler "la réinterprétation des Schistes de Burgess" dans les années 60 par un paléontologue britannique, Harry Whittington et si merveilleusement conté par l'inénarrable et regretté Stephen-Jay Gould dans un de mes livres de chevet : "La vie est belle".
Quel choc de découvrir que le développement de la vie sur terre serait plutôt, selon cette réinterprétation et donc loin des clichés "L'Homme descend du singe" donc Toomai serait l’ancêtre de Lucie qui est elle-même serait l'ancètre de Cro-Magnon (l'homme de la grotte Chauvet donc nous!), que quand la vie le décide, elle va tenter de développer de multiples formes de vie à peu près en même temps à l'échelle géologique s'entend (!) et restera ce qui restera. Il y a 500 millions d'années se sont donc mis en place dix sept embranchements et non pas sept comme aujourd'hui. On est donc loin du cône de diversité croissante et donc du : plus c'est récent mieux c'est !
Et bien, dans les années 90, cela m'a profondément marqué. Moi qui m'intéresse à l'histoire et la philosophie des sciences depuis plus de trente cinq ans, j'ai tout de suite compris que ce Whittington était un génie que j'allais ranger dans la même catégorie que les Copernic, Galilée ou encore Planck car il avait su changer de point de vue pour, peut-être, faire une découverte majeure, extraordinaire. Galilée a dit : la terre tourne autour du soleil, Planck, qu'à l'échelle atomique l’énergie est discontinue !!! Et bien Whittington a dit qu'il y a fort longtemps, il y a eu plus de formes de vie (les fameux embranchements) qu'aujourd'hui et certaines étaient tout de suite très abouties comme Animalocaris. On est tellement loin des clichés actuels. Il faut une telle profondeur de vue pour oser laisser penser son esprit de telles chose. Comprendre cela me procurait une joie immense et une sérénité profonde.
" Il faut une telle profondeur de vue pour oser laisser penser son esprit
de telles choses... "
Or la première fois que j'ai vu les dessins de la grotte Chauvet dans les années 2000, mon esprit étant imprégné de notre inconscient collectif malgré tout, je me suis dit que cela était un "fake" tant ces dessins étaient d'une modernité incroyable. Comment les plus vieux dessins de l'art pariétal découverts à ce jour (-32000 ans donc 17000 ans AVANT Lascaux, excusez du peu !) pouvaient-ils être si modernes, si aboutis techniquement, l’œuvre d'un artiste si génial, à l'heure où on les imagine pleins de poils, cueilleurs/chasseurs, à l'heure où l'iPhone 12 commence à dater car il a plus de six mois ?
Ces dessins, au moins aussi beaux (selon moi) qu'à Lascaux mais incontestablement plus "modernes" et sûrement encore plus "profonds" car imprégnés de mouvements pour les plus beaux, ne pouvaient pas "coller" avec leur âge ! Les singes ne font pas des dessins plus beaux que Michel-Ange ! Pendant quinze ans, je laissais cela dans un coin de ma tête jusqu'en 2015 où je suis tout d'abord choisi pour réaliser les photos panoramiques très grand format (6m x 110 m!) de paysages ardéchois qui serviront de décor au musée de l'Aurignacien qui jouxte le fac-similé de la Grotte Chauvet à Vallon-Pont-d'Arc et qui a ouvert ses portes le 26 avril 2015. Je me suis donc naturellement repenché sur le "problème". À ce moment là, cela ne colle toujours pas dans mon esprit mais les scientifiques semblent assez sûrs d'eux grâce aux différentes datations dont la plus connue est celle au C14. Curieux tout cela...
Et en mars 2015, je suis recontacté par un ancien stagiaire qui travaille au Ministère de la Culture - Ministère de tutelle des sciences et donc gardienne de la grotte Chauvet - pour aller photographier, cette fois-ci en haute définition, non pas le fac-similé mais bien l'original pendant la campagne scientifique de printemps de 2015. Dix jours plus tard je me retrouve plongé dans la Chapelle Sixtine de la préhistoire... Et là, tant de choses prennent sens, enfin, devant tant de beauté originelle. Tout devient limpide, si émouvant. Je comprends que je vis un des plus beaux moments de ma vie "d'honnête homme", au sens "des Lumières".
De la même manière que la vie est capable d'accoucher de formes très abouties immédiatement, comme au Précambrien (-500 millions d'années !), elle a doté un Cro-Magnon parmi les plus vieux sur Terre puisque Cro-Magnon est estimé à -40000 ans environ, qui possède pourtant le même cerveau que nous, d'un talent fou qui me fait immanquablement penser à Mozart, Bach, Michel-Ange ou Léonard de Vinci pour n'en citer que quatre.
Avant ne veut donc pas dire moins...
Tout ce que je viens de vous dire est intellectuel et j'essaye de le retranscrire le mieux possible mais lorsque vous vous retrouvez devant les plus beaux dessins, au fond de la grotte, à mon avis réalisés par le même artiste, vous en faites l’expérience sensorielle. Et cela change tout !
Et alors se pose une des questions que l'on est amené à se poser en descendant dans cette grotte : mais qui a peint cela ? Tout d'abord mon intuition me dit que les chefs-d’œuvre de Chauvet ont été peints par le même artiste tant il y a une "patte". Je me souviens que lors d'une rencontre exceptionnelle chez le célèbre naturaliste Suisse Robert Hainard (1906-1999), il m'avait expliqué que moins que visuellement, il essayait de se souvenir dans les muscles de son corps le mouvement si fugace qu'il venait d'observer et c'est ce qu'il essayait ensuite de retranscrire dans ces célèbres dessins ou aquarelles. J'ai retrouvé ces volumes et surtout ces mouvements dans les plus beaux dessins de la grotte Chauvet. En fait, j'avais un peu l’impression d'être au musée du Louvre de la préhistoire : sur chaque panneau, j'avais l'impression de voir la "patte" de l'artiste tel un Rembrandt, et celles des disciples qui lui courent comme ils peuvent derrière. Tiens, j'y vois encore une ressemblance avec notre époque moderne...
"Tout ce que je viens de vous dire est intellectuel mais lorsque vous êtes devant les dessins, vous en faites l’expérience sensorielle. Et cela change tout !"
De la même façon, une autre chose m'a été soulignée par Jean-Michel Geneste, directeur scientifique des campagnes d'exploration de la grotte Chauvet : les plus beaux dessins et les plus modernes ont été dessinés dans la salle du fond la bien nommée. Il n'a pas manqué de me faire remarquer que c'est finalement comme dans les églises. La chapelle dédiée à la Vierge se trouve toujours au fond de l'église, derrière le Chœur. Les similarités de comportements sont donc nombreuses et, pour le moins troublantes, tant que l'on se place au-dessus car plus tardif, évidemment.
L'expérience Chauvet m'a donc permis de ressentir tout cela. Rien de moins.
Pour une fois, javais besoin de vous raconter tout cela car je ne me sentais pas que photographe quand je suis descendu dans cette merveilleuse grotte.
Le Ministère de la Culture, branche Archéologie, me commande un reportage photographique en haute définition, en format classique ou panoramique, de la grotte Chauvet. Ces photos ont une vocation scientifique pour observer, par exemple, les endroits où seront effectués les futurs prélèvements pour les datations C14 mais aussi esthétique. À titre de conservation patrimoniale.
Je dois photographier toutes les formes artistiques utilisées à Chauvet : la paume de la main à l'ocre, le tracé au doigt, le dessin au charbon, l'utilisation du relief des murs, etc.
Je vais donc descendre dans la chapelle Sixtine de l'art pariétal deux jours de suite, pendant quatre heures à chaque fois !
C'est une très belle journée ensoleillée comme il en existe si souvent en Ardèche. Je suis excité et tranquille à la fois. Je profite. Je savoure la chance que j'ai. Les conditions sont parfaitement réunies car les scientifiques ne sont absolument pas blasés de descendre pour la énième fois et les deux gardiens qui veillent jalousement sur ce trésor et qui vont me guider sont aux petits soins pour bien entretenir l'ambiance de cette première fois. Certains se réjouissent de voir mes yeux briller !
Il n'est pas de trop que le les remercier encore une fois ici !
C'est l'heure de descendre pour quatre heures de prise de vue. Pourquoi quatre heures ? Car les conditions atmosphériques, notamment dans la salle du fond sont singulières : il y a beaucoup de CO2 et on respire en permanence un peu de radon, émis naturellement par la roche. Au niveau sensations respiratoires, c'est un peu comme si on était à 2500 m d'altitude. On respire moins bien, surtout dans les salles du fond.
Mais avant de descendre, il faut monter vers la grotte, en sous-bois, pendant une bonne demi-heure. Une fois franchie l'épaisse porte blindée - quand je vous dis qu'il s'agit d'un vrai trésor ! - il faut évidemment s'équiper dans un tout petit espace vraiment exigu et bas de plafond : nous descendons dans une grotte pas spécialement aménagée pour les touristes. Je ne dis pas que j'ai fait de la spéléologie mais je n'ai pas non plus pris l'ascenseur pour descendre !
J'enfile une combinaison, des bottes, un casque avec une super lampe frontale et, enfin, un harnais pour descendre les vingt mètres d'échelle en toute sécurité. Et là, on arrive dans la première salle. Elle est vraiment très grande, assez haute et l'on voit parfaitement où se trouvait l'ouverture, très grande, de cette grotte à l'époque préhistorique car il y a un gros éboulis. C'est lui qui a si merveilleusement protégé les dessins de cette grotte, il y a plus de 20000 ans. Lorsque l'on arrive en bas, on ne perçoit pas encore de dessins mais on est dans une très belle grotte.
Et là le guide me montre les premiers signes de l'art pariétal de Chauvet. On est en fait dans la salle des points-paumes et l'on voit effectivement de nombreuses paumes de mains appliquées à l'ocre sur un des murs. Premières grandes émotions : il y a -32000 ans, des hommes sont venus dessiner dans cette grotte et je suis devant, à les contempler. Détails amusants, les scientifiques peuvent deviner quelles tailles avaient les dessinateurs et on reconnait grâce à son index droit, un peu tordu, la même paume à plusieurs endroits d'un même panneau mais également ailleurs dans la grotte !
D'ailleurs, la question de "qui" a réalisé tout cela s'est posée pendant les repas. Qui : un homme ou une femme ? Quel âge : femme ou adolescent ? Bien, la encore, vous allez sourire, mais selon l'âge ou le sexe du scientifique, il ne fait aucun doute que, soit c'est un homme, soit cela pourrait être une femme. Appréciez la nuance. Cette question ne peut évidemment être tranchée sans test ADN et rien n'a permis pour le moment de les effectuer. Selon certains scientifiques, cela pourrait être un homme car il chasse et peut donc voir les animaux pendant la traque. Mais pour d'autres, cela pourrait être une femme car lorsque qu'elle cuisine, l'animal est sous ses yeux et elle connait parfaitement la physionomie de ses muscles puisqu'elle les dissèque. Mon opinion, puisque je peux donc en avoir une, est que c'est sûrement un homme, du moins pour certains dessins que je tiens pour les plus beaux, car seul un chasseur pouvait observer l'animal en mouvement et non statique comme en cuisine. Et je pense que cela change tout. Il n'y a pas que de la beauté plastique à Chauvet : il y a de la vie, du mouvement, si magnifiquement retranscrits.
Et la première énorme surprise de Chauvet apparaît, légèrement en retrait : le Sacré-cœur surmonté d'une croix !!! Vous avez bien lu ! (Photo ci-dessous à gauche). Qu'est ce que cette croix peut bien faire là ? Je peux vous assurer que même en mettant vos a priori de côté, vous êtes forcément troublé... Une croix et un Sacré-cœur rouge sang dessiné il y a plus de trente mille ans dans une grotte ardéchoise...
C'est le fameux ours que je vous montre en haute définition sur la page précédente et ci-contre, à droite.
Emblématique de l'art de la grotte Chauvet - et, selon moi, de l'artiste génial qui a sévit à Chauvet - cet ours ne montre, peint à l'ocre, que le visage, le début de l'encolure et un peu d'une patte avant. Cela ne veut pas dire qu'il n'a pas fini son dessin. Bien au contraire : il a juste profité d'un dessin "naturel' de la roche qui dessine effectivement, selon l'éclairage de votre lampe, un dos et les pattes avant et arrière gauche d'un ours... Cela dénote d'un esprit pour le moins éclairé.
Au fur et à mesure que vous vous enfoncez dans la grotte, vous passez devant des dessins, tous plus incroyables et plus beaux que les précédents, et on découvre assez vite que le ou les artistes ont également utilisé d'autres formes de dessins. Le fameux hibou (ci-contre) a par exemple été tracé au doigt, tout simplement, sur le support meuble de la roche.
Comment voulez-vous ne pas penser qu'il s'agit d'un artiste quand on voit la perfection du geste, sans repentir.
(Sur certains tracés, on voit même au fond du sillon les empreintes digitales de l'artiste mais celles-ci sont inexploitables scientifiquement.)
Vous avez beau avoir une idée de ce qui vous attend car vous l'avez déjà vu plein de fois en photo, c'est un choc que de voir le panneau des chevaux, là sous vos yeux, dans la grotte originale (photo ci-contre). Je vous assure. C'est là qu'il faut prendre son temps, même si on a une mission à remplir !
Une merveille...
Là, on est, selon moi, typiquement devant un panneau Chauvet : un artiste majeur qui dessine des formes pleines de vie, de mouvements et des disciples qui dessinent ce qu'ils peuvent autour ! C'est difficile à décrire mais voilà ce que j'ai ressenti en prenant les photos de ce panneau.
Le génie universel s'est exprimé ici à travers un de nos ancêtres. C'est indescriptible. Et pour que l'expérience soit totale, les scientifiques m'ont invité à retourner le deuxième jour dans cette salle du fond... seul.
C'était magique et l'un des plus beaux moments de ma vie.
Les dessins sont tellement beaux, tellement "modernes", que j'ai même eu la sensation lorsque j'étais au plus près d'un petit dessin au charbon, que l'artiste allait me tapoter sur l'épaule pour m'inviter à me pousser, le temps qu'il finisse son dessin !
Cet artiste, intellectuellement, c'est nous.
Pour réaliser ces prises de vues, j'ai donc utilisé mon boîtier moyen-format, pour différentes raisons, et mis en œuvre plusieurs techniques d'assemblage pour rendre hommage à ce lieu tellement symbolique dans l'histoire de l'art de l’Homo-sapiens et donc de notre Histoire.
Pour prendre les photos j'ai donc utilisé mon boîtier moyen-format PENTAX 645Z. Ce boîtier fantastique possède au moins quatre qualités essentielles pour réussir un tel projet photographique :
- Un capteur de 50 Mpx permettant, sans trop multiplier le nombre de photos nécessaires donc le nombre de rangées, d'obtenir une très haute définition, notamment en format panoramique. De plus, ses pixels suffisamment gros, offrent une impression de netteté (une acutance dirait-on en argentique) vraiment très belle et sensiblement au dessus du 24x36 même si on observe un nivellement vers le haut du 24x36, incontestablement.
- Une dynamique impressionnante permettant de photographier des détails dans les hautes lumières comme dans les ombres avec un bruit parfaitement maîtrisé. L'immense qualité de ce boîtier est sa capacité à récupérer de l'information dans les basses lumières, même en sous exposition franche. Bien pratique dans une grotte !
- Des couleurs justes, naturellement, simplement en utilisant la balance des couleurs multi-zones du Pentax. Cela fonctionne à merveille avec un éclairage LED de qualité comme les scientifiques en utilisent pour éclairer les murs sur lesquels ils travaillent ou effectuent des prélèvements.
- Une gamme optique de grande qualité, rarement citée lorsque l'on évoque ce matériel. En l’occurrence, j'ai utilisé le 120mm MACRO AF mais bien sûr en mode manuel.
Comme je l'ai évoqué juste ci-dessus, l'éclairage était apporté par des LED blanches de grande qualité ainsi qu'avec la lampe LED de ma torche frontale, également de qualité professionnelle. Les deux torches LED, posées au sol, me permettaient de créer l'ambiance lumineuse générale sur chaque panneau photographié en jouant avec le potentiomètre pour un éclairage plutôt faible et je "travaillais" ma lumière des détails pour leur donner du relief en balayant doucement les dessins de manière oblique pendant mon temps de pose "relativement long". Ainsi, j'ai choisi un setup me permettant de travailler au-delà de la seconde. Surtout, il ne fallait pas bouger sur la passerelle... qu'il était formellement interdit de quitter !
J'ai naturellement utilisé ma rotule panoramique la plus stable c'est-à-dire la Nodal Ninja Ultimate M-2. Elle est parfaite, même avec du moyen-format. Inutile de vous dire que sur un projet comme celui-ci, vous pouvez oublier tout système de prise de vue automatique (tête motorisée) qui servent habituellement à battre le précédent record du monde ! Une des raisons en est fort simple : sur chaque photo il faut refaire la mise au point voire plusieurs mises au point par cadrage (Stack-focus). Un poil d'huile de coude mais surtout beaucoup de concentration suffisent !
Ne vous attendez pas à un scoop de ma part : oui j'ai tout assemblé avec mon logiciel d'assemblage préféré à l'époque : Autopano Giga dans sa dernière version 4.0. Je suis de près les avancées des autres logiciels et notamment de son concurrent direct, PTGui, que j'aurai à l'évidence utilisé aujourd'hui. J'ai récupéré un fichier PSB multicalques pour contrôler ensuite, dans Photoshop , mes plages de mises au point. Gros boulot, même avec un Mac Pro bourré de RAM (32 Go), de disques durs SSD en RAID 0 sur port PCI Express (512 Go, très très rapides... pour l'époque s'entend !), de cœurs à 3,33 Ghz hyperthreadés, etc...! Pour réaliser un travail comme celui-là, avoir une très grosse machine équilibrée est indispensable, tout bêtement pour pouvoir ne serait-ce qu'ouvrir les gros PSB dans Photoshop et, par la suite, travailler avec les calques. Il ne s'agit pas d'un record du monde de plus dont on se contenterait des artefacts d'assemblage... Les chercheurs sont susceptibles de travailler et faire des mesures sur mes photographies !
Au final, chaque photographie haute définition a nécessité la prise de vue de trois ou quatre rangées (et plusieurs colonnes) et mon plus grand fichier mesure plus de 50000 pixels de large, sur le plus long panneau, celui des Lions, dans la salle du fond. La hauteur de mes fichiers haute définition dépasse les 20000 pixels... chaque photo, imprimée aux fameux 300 dpi des imprimeurs, mesurerait 2 mètres de haut ! En utilisant donc une résolution plus raisonnable et tout en conservant une définition incroyable en se rapprochant du tirage, on pourrait donc imprimer ces fichiers sur plus de quatre mètres de haut !
Je crois bien que la dernière fois que j'ai pris une photo en JPEG c'est lorsque que j'ai pris une photo rigolote avec mon iPhone pour le montrer à ma fille ! Oui, je sais, cela va en surprendre beaucoup : je travaille en format RAW ! J'ai développé tous mes fichiers avec Camera Raw d'Adobe que j'adore. Ce logiciel possède une grande qualité : Thomas Knoll, son concepteur en chef, a vraiment compris ce qu'est un fichier RAW et me permet de les développer dans "l'esprit". J'obtiens toujours de très beaux fichiers, malléables.
Avec le Pentax 645 Z, je n'avais même pas pris soin de calibrer les couleurs de mon appareil tant celles-ci me conviennaient par défaut. À ce niveau de précision, je suis certain par expérience, que quand on cherche l'exactitude absolue, on s'éloigne parfois de certaines émotions. J'aime beaucoup les couleurs naturelles de mon ancien Pentax 645Z.
J'adresse ici mes plus vifs et chaleureux remerciements aux guides et gardiens de la grotte Chauvet : Paulo Rodriguez et Charles Chauveau. C'est en partie grâce à eux que cette expérience est gravée à vie dans ma mémoire. Alors eux sont vraiment à leur place !
Bien sûr et également à toute l'équipe des scientifiques sous la direction de Jean-Michel Geneste, avec qui j'ai partagé deux jours dans leur camp de base. Nos conversations ont été tellement éclairantes.
Je remercie vivement madame Geneviève Pinçon du Centre National de la Préhistoire à Périgueux qui m'a commandé ce reportage photo.
J'adresse également un spécial Thanks à Thomas SAGORY, responsable du développement numérique au Ministère de la Culture. Sans lui, je ne serais probablement pas descendu dans ce lieu magique. Cher Thomas, un immense Merci.
Et enfin, je ne peux que remercier mon ami BrÖk qui a réalisé ce site. Sans lui, ce micro-site aurait eu une apparence plus classique, c'est le moins que l'on puisse dire ! Merci.
Le site officiel de la grotte Chauvet :
http://archeologie.culture.fr/chauvet/fr
http://www.culture.fr/Multimedias/Grands-sites-archeologiques
Si je suis l'auteur de toutes les images de ce site (sauf celles ci-dessous prises par Thomas Sagory et où je suis en plein travail !), je n'en possède pas les droits patrimoniaux et je ne peux donc les céder. Si vous souhaitez en acquérir les droits d'utilisation, contactez Thomas Sagory au ministère qui saura vous rediriger.
Vous souhaitez simplement parler de ce projet ou bien me soumettre le votre...
06 20 03 52 45